Critique: Les sanguines d'Elsa Pépin
Les sanguines est l'histoire de deux sœurs, Sarah et Avril, aussi différentes qu'éloignées l'une de l'autre. Leur relation va changer avec la nouvelle qu'Avril souffre d'une leucémie rare qui s'attaque à son sang. La table est donc mise: le roman se joue sur le thème du sang, du rouge, de la vie et de la mort, de ce qui se rapporte au liquide qui nous propulse de jour en jour.
Sarah se trouve en position d’être la seule à pouvoir faire une transfusion de moelle, dernier recours qui puisse peut-être sauver sa sœur. Cette décision la plonge dans une réflexion profonde et alarmante quant aux conséquences de la transfusion, en cas de succès ou en cas d’échec. Sarah évalue la relation avec sa sœur au fil de leur vie, les décisions de vie qu’elle a pu prendre à cause de cette relation, et le sacrifice qu’elle s’apprête à faire. Dans ce roman, les teintes de rouge s’appliquent au sang comme elles s’appliquent aux peintures qui naissent de la main de Sarah. En créant ses propres tableaux, ou en imitant ceux des autres, elle peint et dessine pour comprendre, saisir l’état de la situation, tendre une perche aux deux jeunes filles d’Avril qui risquent de prendre plus de place dans sa vie si sa sœur n’arrive pas à s’en sortir. Les sanguines et un roman qui aborde des thèmes durs – la maladie, la mort, la vie, la compatibilité entre êtres – présentés d’une plume douce et habile. Dans une dance élégante, la science du sang se mêle à l’émotion de l’art. L/es sanguines/ est à lire pour témoigner d’une écriture fluide et pleine de sens. 4/5 Les sanguines d’Elsa Pépin